Numéro 1

Wu Ming, un auteur collectif issu du vivier mediactiviste italien

Wu Ming est un collectif italien (Bologne) d’écriture et de recherche, qui publie des essais, romans ou blogs (Giap, par exemple) en tant que collectif ou de manière individuelle. Wu ming, qui a compté jusqu’à cinq membres (d’où leur nom qui veut dire à la fois anonyme et cinq personnes en chinois semble-t-il) est aujourd’hui principalement animé par Wu Ming 1, 2 et 4. Wu ming est l’auteur de plusieurs romans politiques collectifs ambitieux —54, Proletkult, Manituana — et chaque Wu Ming a publié sous son numéro des romans de genre variés : espionnage, science-fiction, jeux littéraires...

Wu ming est issu d’un collectif plus ancien d’agit prop médiatique, issu des mouvements opéraïstes, constitué d’une centaine de personnes, Luther Blisset, qui fut surtout actif dans les années nonante. À l’origine de canulars et d’actions visant à dénoncer les travers de l’industrie de l’information, ils publient, sous copyleft Copyleft Copyleft ou « gauche d’auteur », est l’autorisation donnée par l’auteure pour un travail soumis au droit d’auteur (œuvre d’art, texte, programme informatique ou autre) d’utiliser, d’étudier, de modifier et de diffuser son œuvre, dans la mesure où cette même autorisation reste préservée. (Wikipédia) , le roman Q, l’Œil de Carafa. Mais voilà, le mouvement réactionnaire QAnon, aux antipodes de cette mouvance issue du vivier activiste de la gauche italienne, semble se référer à leurs pratiques et à cet ouvrage, Q. (Lire notre article mais aussi cette interview de Wu ming.

Luther Blisset, multicéphale, a aussi donné le jour au collectif Nicoletta Bourbaki. Animé par une vingtaine d’historiens, mathématiciens et politologues, Nicoletta Bourbaki traque et démonte la réécriture révisionniste actuelle de l’histoire mussolinienne qui s’est installée en Italie avec la normalisation de l’extrême droite.