La fabrication du journal, est une aventure collective, militante et pédagogique. À l’occasion de ce second numéro nous n’avons pas choisi par hasard la question du numérique et de l’éducation. Initiative de l’asbl Tactic, Curseurs est un projet pédagogique et collectif dans son essence même.
Rédaction ouverte, ateliers rédactionnels, accompagnement éditorial font partie du processus qui permet au journal d’exister. Curseurs fait de l’éducation aux médias, par le média lui-même, en plus de fournir des articles de réflexion, des analyses, des recherches diverses– en somme une réflexion critique sur le numérique, gratuitement accessible dans de nombreux points de distribution ou sur abonnement.
Par ailleurs, dans l’équipe, plusieurs enseignant
es en école d’art ont invité, de manière assez organique, comme une évidence, certain es de leurs étudiant es volontaires à travailler à la fabrication du journal : les illustrations et la maquette sont prises en charge, depuis le premier numéro, par des étudiant es de master de l’Erg et de La Cambre à Bruxelles (voir Colophon). D’autres « élèves » ont rejoint l’équipe de rédacteur ices bénévoles en proposant leurs contributions à ce numéro, ou leur énergie et regard neuf à l’équipe dans le cadre d’un stage. Ces étudiant es sont à un moment crucial de leur parcours : celui du passage du contexte protégé de l’école au monde professionnel. Dans ce cadre, intégrer l’équipe devient un espace d’apprentissage concret, une expérience professionnelle et un prolongement de leur enseignement scolaire.Curseurs est de bout en bout un espace de transmission de pratiques et d’idées, un incubateur pédagogique concret. Nous défendons une certaine vision de l’éducation, infusée à l’esprit du libre, collective, ouverte, visant l’horizontalité, une pédagogie du « faire ensemble », ne séparant pas théorie et pratique, intégrant les essais et les erreurs comme faisant partie intégrante de son processus. Car, comment apprendre autrement ?
Plus encore, nous faisons le pari que la pédagogie est plus une affaire de questions à poser que de certitudes à affirmer, que chacun
e d’entre nous a à apprendre des autres, et que, si l’âge permet l’accumulation d’expériences, il permet surtout de réaliser qu’il reste tellement et toujours à apprendre. L’éducation ne peut se faire qu’en relation aux autres, car quel que soit notre parcours, nous avons tous tes autant de choses à apprendre (des autres) que de savoirs à transmettre (aux autres). La place active prise par les étudiant es dans le projet s’avère inestimable, car elle nous rappelle à chaque instant cette évidence trop souvent vite balayée par les contraintes ordinaires du quotidien des métiers de l’éducation.